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50, rue Sainte-Catherine Ouest
Montréal (QC) Canada  H2X 3V4

Du 5 au 31 mai, la Maison du développement durable ( 50, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal, QC, H2X 3V4) accueillera l'exposition Le couloir des exilés de Nassima Bouaifer, une installation modulable abordant le thème de l'exil. Le vernissage se tiendra le 5 mai à partir de 12 h 15.

Le couloir des exilés porte sur la réalité que vivent les immigrants. Elle évoque la suspension spatiale entre ciel (espoirs, rêves) et terre (origines, identité) ; Temporelle : entre le passé (souvenir, histoire) / et le futur (avenir, projet dans le pays d'accueil). Les visages se retrouvent pris dans un filet, un sentiment de suspension et de déséquilibre. C'est l'image métaphorique de l'humain dans sa quête de soi et de l'autre. Il devient la mémoire identitaire de chaque individu pris dans sa trame. L'ombre du filet suspendu inonde l'espace. Une transition se crée, le prolongement de l'œuvre par son ombre enveloppe le visiteur. Une fusion se conçoit entre le spectateur et l'œuvre.

Récemment, France Culture organisait une table ronde sur l'exil et les humains qui en sont : 'Exilés, migrants, réfugiés, déplacés, expulsés, de nombreux mots pour un seul acte celui de quitter un lieu natal pour des raisons politiques, historiques, presque toujours violentes, quitter un pays pour en rejoindre un autre, coûte que coûte, un pays nouveau porteur d'espoir et de liberté. Et dans la précipitation du départ, on emporte avec soi avant tout sa mémoire, et en vrac des chansons, des goûts, des parfums, des blessures et des joies, on emporte de l'invisible qu'on garde au fond de soi, pour ne jamais le perdre et on avance comme ça, dans d'autres villes, d'autres langues, d'autres codes, on avance  à la fois en oubliant et en se souvenant. L'exil est parfois un art, amis le plus souvent il reste une douleur cachée, en silence, comme un secret, une pudeur, comme des larmes qu'on passerait une vie à retenir..'

À propos de l'artiste

Nassima Bouaifer développe des récits anonymes et universels, où prennent place des figures hors du temps. Elle se tourne vers l'histoire collective et ses personnages enfouis ou malmenés, parmi lesquels la femme trouve une place de prédilection. 

Dans ses œuvres se succèdent différents thèmes génériques, allant de la religion à la consommation. Son travail est avant tout une lecture sociale qui évoque les glissements d'une culture à l'autre, vécus par l'artiste entre l'Algérie et le Canada. Nassima Bouaifer crée dans les matériaux les plus naturels de l'argile, du bois, de peau animale, du cheveu ou encore de la pâte de datte. L'artiste manipule les qualités fondamentales de ces matériaux bruts ou précaires sans les renier ; elle les combine pour leur donner une permanence et une force nouvelle.

Le rythme de l'histoire la création marié à celui de l'inspiration ouvre cet espace absolu de l'intériorité où l'artiste s'exprime en harmonie avec la vision profonde qui la lie à son destin individuel et à ses responsabilités collectives. Voici pourquoi, Nassima, ici avec ses œuvres, est aujourd'hui et pour toujours, créatrice professionnelle inscrite au registre universel de l'esthétique essentielle de notre monde. La pratique de l'artiste sculpteur est reconnue dans la modernité comme continuité de l'œuvre. Territorialité dans un visage de la tradition, comme un sursis du temps. Une figure autre de l'artiste. Celle du témoin.

Plus en exergue, surgissent, plus grandes que nature, les représentations de l'invisible. Indicible mémoire qui traverse nos intimes mémoires et vibre dans nos âmes. Ces sculptures témoignent de la transcendance avec la distance que crée l'artiste, distance esthétique qui est, ailleurs, une présence. Tel advient le mystère de la création et celui des origines. Les religions sont dans ces territoires.

Récurent la sempiternelle hiérarchie entre les genres, alors que l'égalité est l'essence même de la dynamique sociale dans une société libre et démocratique. Comme dans la réalité la création artistique est confrontée aux contradictions substantielles qui conditionnent encore plus les régimes qui proclament des principes sans les appliquer. Dans ce cas Amnistie Internationale trouve sa mission et son rayonnement. La mission créatrice est de mettre en relief l'ampleur de tels écarts et, via la créativité et la réalisation esthétique de productions visuelles qui sont exposées à la Maison du développement durable ou même en arts médiatiques, de susciter les aspirations les plus nobles des humains.

Dans cette série de sculptures présentées, parmi les œuvres qu'elle a çréé, qu'elle crée et qu'elle créera, l'artiste Nassima Bouaifer nous offre en échantillon les fruits de sa démarche et témoigne, avec qualité, professionnalisme et tellement d'humilité et de générosité, de son talent exceptionnel.

Déjà, toute son oeuvre, encore en construction, est une métaphore sérieuse de l'état de notre civilisation actuelle, mondialisé et médiatisé presque numérisé. Cette œuvre évolutive, comme l'explique si à propos Nassima Bouaifer, est en cette période distorssionnée de l'histoire humaine (Nord-Sud/Orient et Occident), est, oui, un témoignage émouvant qui a la double fonction de prophétie et d'alarme universelles. Toute la démonstration est faite par l'auteur : éloquente, documentée et maîtrisée. Nous souhaitons maintenant que cet exercice implacable de pertinence et de très appréciable qualité esthétique et intellectuelle, contribue à la reconnaissance juste, équitable et méritée de l'artiste NASSIMA BOUAIFER.

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