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Isabelle Collombat est professeure agrégée à l'Université Laval et fait partie du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ)

Résumé

Même s’il se définit généralement par la référence à « des notions collectives sur le bon/mauvais usage, à l’oral ou à l’écrit, par rapport à des genres et des registres de discours particuliers à des cultures différentes » (Jaffe 2008 : 517), le concept d’idéologie linguistique ne se limite pas à la rectitude langagière. Il touche plusieurs sphères et recouvre aussi « des convictions – voire des certitudes – concernant le lien (culturel ou politique) entre langue et identité, touchant à tous les niveaux, de l’identité personnelle à la citoyenneté nationale ou supranationale » (Jaffe 2008 : 518).

Dans cette perspective – et en gardant en ligne de mire les travaux de Simon (1992), Munday (2007) ou encore Lefevere (1992) –, il est pertinent de s’interroger sur certains facteurs temporels ou diatopiques dans la manifestation de l’idéologie (voir notamment Tymoczko 2003 : 183), de même que sur leur caractère collectif ou idiosyncrasique. Nous nous proposons ainsi d’étudier en particulier trois phénomènes prégnants en traduction de l’anglais au français au Canada : la féminisation, la fréquence relative des noms de pays et de peuple en anglais et en français (les mots Canada et Canadian/Canadien(nne)s, notamment), ainsi que la traduction de American par États-Unien. Le contraste entre la relative « transparence » de ces phénomènes et leur portée politique nous conduirait à les considérer comme des chevaux de Troie idéologiques – certains portant clairement la marque de l’idéologie assumée du traducteur ou de l’émetteur du texte original.

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