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Vivre-ensemble et diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique : défis et prospectives en formation du personnel des milieux éducatifs au Québec, en France, en Suisse et en Belgique

L’immigration et la diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique sont des éléments constitutifs de l’histoire, de l’identité collective et de l'essor de nombreuses sociétés. Les sociétés se sont de tout temps transformées par les apports culturels, politiques, économiques et sociaux de ceux et celles qui s’y sont enracinés. Mais la diversité n’est pas sans soulever d’importants défis pour le « Vivre-ensemble » et l’inclusion, en particulier pour l’école qui, à travers ses trois mandats – la transmission des savoirs, la socialisation à des valeurs communes, la qualification professionnelle – influence fortement les chances de réussite des jeunes des minorités et l’état futur des relations interculturelles au sein des sociétés. Les systèmes éducatifs, du primaire à l’université, doivent prendre en compte des réalités de plus en plus complexes, qui les interpellent particulièrement quant aux compétences que doivent développer leurs intervenants : lutte aux discriminations multiples, à la radicalisation et au racisme; éducation aux droits et libertés et pratiques en matière d’accommodement raisonnable; accueil et prise en compte des besoins d’enfants de la guerre, sous scolarisés et souvent traumatisés; gestion des conflits et des polarisations découlant des débats publics tendus ou des tensions internationales; reconnaissance et valorisation des identités plurielles et du plurilinguisme; etc. Les institutions de formation des enseignants sont appelées à développer ces compétences afin que le personnel des milieux éducatifs puisse actualiser le « Vivre-ensemble » et garantir des conditions d’équité et de justice pour les apprenants.

Si ce constat fait l’objet d’un large consensus international, le débat persiste dans les milieux éducatifs quant au degré d’institutionnalisation des formations sur la diversité et quant à la nature des savoirs, savoir-faire et savoir-être quelles doivent contenir. En effet, si les universités dans certains pays ont intégré des cours obligatoires ou optionnels sur ces enjeux dans leurs différents programmes de formation initiale et continue en enseignement, le degré d’institutionnalisation de ces initiatives est fort disparate d’un pays à l’autre, ne serait-ce qu’au sein de la francophonie. Par ailleurs, pour des raisons historiques, juridiques, politiques et sociales, la terminologie et le « discours normatif » utilisés, notamment sur les questions religieuses, varient au Québec et en Europe, et les concepts n’ont pas la même portée : laïcité, accommodements raisonnables, demandes de dérogation pour des raisons religieuses, port de signes « ostentatoires », affiliations à dominante religieuse, etc. Ainsi, face à des enjeux souvent similaires des réponses variables sont données d’un pays à l’autre, autant sur le plan des politiques, des concepts et des approches théoriques et didactiques que de la mise en œuvre de dispositifs et de programmes de formation et de pratiques.

Cette 2e Rencontre internationale du RIED, qui fait suite à la rencontre de Marseille en octobre 2014, entend poursuivre l’exploration comparative des principaux enjeux et défis actuels liés à la formation et à l’accompagnement du personnel scolaire sur l’équité, la diversité et le Vivre-ensemble dans nos contextes respectifs, à travers les regards croisés des chercheurs du RIED issus de quatre sociétés : le Québec, la Suisse, la France et la Belgique. L’objectif principal sera d’établir un portrait de la situation dans les quatre sociétés et de dégager des points de convergence. L’évènement permettra, plus précisément, aux représentants de chaque pays de discuter autour des grands axes suivants, qui se déclinent en plusieurs thèmes :

  1. Le contexte général dans ces sociétés en matière de diversité ethnoculturelle à l’école et de formation du personnel scolaire;
  2. L’identification des connaissances, attitudes et compétences à cibler en matière d’éducation à la diversité et leur mise en œuvre au sein des dispositifs de formation du personnel scolaire ;
  3. L’adaptation des pratiques et les expériences novatrices pour répondre à la diversité des réalités et besoins des élèves et pour favoriser le Vivre-ensemble.

Les membres du comité organisateur vous souhaitent trois journées de débats et d’échanges fructueux !

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