Mur Mitoyen devient Caligram!
Une nouvelle plateforme moderne et agréable, actuellement en version bêta.

Débute à 

451 & 465, rue Saint-Jean
Montréal  H2Y 1V8

Vernissage: mardi 29 novembre 2016 à 17h30

Depuis la fin des années 1980, l’artiste belge Wim Delvoye suscite la controverse et met au défi le statu quo du monde de l’art par sa pratique multidisciplinaire qui comprend la sculpture, le dessin, la photographie, l’installation et la vidéo. Le public montréalais a été initié à son œuvre lors de la présentation de Cloaca N° 5 à la Galerie de l’UQAM en 2009. Issue d’une série, cette machine-sculpture audacieuse reproduisait le système digestif humain par lequel la nourriture est traitée et transformée en matière fécale. Cette œuvre de Delvoye offrait un aperçu du regard critique qu’il pose sur notre société de consommation intensément capitaliste. À DHC/ART, une présentation majeure de ses sculptures, vidéos et dessins récents nous plongera encore davantage dans son étude d’une gamme de sujets connexes, entre autres le branding, la notion de classe, l’économie, la technologie et la mondialisation.

Les œuvres présentées à DHC/ART soulignent la stratégie singulière de Delvoye qui consiste à employer la fusion et la torsion pour créer un nouveau contexte et offrir une nouvelle signification à une variété d’objets, de symboles et d’icônes. Dans la série Car Tyre (2011), le modeste pneu en caoutchouc est élevé au statut d’objet d’art précieux au moment où sa surface utilitaire se couvre de dessins ornementaux minutieusement ciselés à la main. Twisted Dump Truck (2011) est un camion à benne en acier inoxydable sur lequel des motifs gothiques complexes ont été découpés au laser; la torsion de la carrosserie du camion contribue à déstabiliser encore plus notre lecture de son unité sémantique et physique. Des œuvres sculpturales réalisées à partir de statues néo-gothiques oubliées, comme La Pêche clockwise (2011) et La Pêche counterclockwise (2011), sont également reformées et déformées en somptueuses tornades de bronze nickelé conçues pour ébranler les idées reçues et élargir les interprétations. DHC/ART présentera également une sélection des célèbres tatouages sur peau de cochon de Delvoye. Ce projet, qui a soulevé un tollé chez les activistes de la cause animale, amalgame finement les bases prétentieuses de la collection d’œuvres d’art, l’humble rang du cochon et la notoriété du tatouage pour déclencher un questionnement sur les notions de classe, de valeur et d’artisanat.

En plongeant dans l’univers de Delvoye, des relations binaires comme sacré/profane, valeur/utilité, culture majeure/mineure, et traditionnel/moderne commencent à se profiler. Plutôt que de s’en tenir à la polémique, l’œuvre de Delvoye suggère un réseau de significations, où des idées contradictoires peuvent cohabiter dans une sorte d’harmonie exquise ou dans ce qu’il qualifie lui-même de «juste émulsion». La chimie conceptuelle, le sens de l’humour, les juxtapositions esthétiques et la présence physique émouvante qui caractérisent la pratique de Wim Delvoye livrent une critique intelligente, capable de provoquer une réflexion approfondie sur nos liens avec la panoplie de systèmes, de hiérarchies et de discours qui façonnent et influencent notre condition contemporaine.

Événement Facebook

Consulté 167 fois   ·   Modifier