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La chute du mur de Berlin et la redéfinition des relations internationales qui s’en suivit devaient ouvrir une ère de globalisation où les États et la souveraineté deviendraient obsolètes, et où les frontières seraient sans importance. Toutefois, suite au 11 septembre 2001, les frontières revinrent au centre des préoccupations et de nouvelles furent créées. Suivant cette tendance, les barrières, clôtures et murs frontaliers, que l’on croyait être des symboles historiques d’un monde bipolaire effondré, furent érigés à une vitesse défiant toute prédiction. La plupart de ces murs sont blindés, cimentés, monitorés, filmés et patrouillés. Dans ce nouvel environnement, murs, fils de rasoir, senseurs, hélicoptères, barrières, hommes et femmes, gardes frontaliers et drones sont devenus les accessoires des frontières fermées dans un monde ouvert, complémentées et renforcées par des politiques orientées vers le double mouvement d’externalisation et d’internalisation des frontières et le durcissement des politiques de visa et d’accueil de réfugiés.

Les murs frontaliers déclenchent un réflexe quasi automatique de contournement, des formes de résistance à travers l’art, les projets frontaliers, la désobéissance civile aux stratégies de tunnels et stratagèmes de contrebande. Avec leurs corps, par leur présence, les migrants résistent également. Les murs mènent à un détournement des routes migratoires; ils ne dissuadent pas le passage tel que démontré par les données des agences gouvernementales et humanitaires. Les murs ne sont pas imperméables; il n’y a pas de forteresses, seulement des points de contrôle dont l’efficacité repose essentiellement sur leur pouvoir symbolique. Et ce pouvoir est rarement efficace face à des migrants chez qui la peur est si grande que rien ne peut les décourager, ou lorsque le déséquilibre économique entre deux États frontaliers est si grand qu’il alimente une économie souterraine.   

Souvent représentés comme une source de sécurité, les murs frontaliers affectent le quotidien dans les zones frontalières, redéfinissant l’espace et la vie dans les communautés frontalières, des relations économiques à l’environnement et la faune. À travers le processus d’internalisation des frontières, les individus deviennent des sites de contrôle et l’expérience des frontières s’individualise.

Cette redéfinition des zones frontalières va au-delà de la zone géographique entourant une frontière, affectant les systèmes régionaux par le biais de la modification des liens politiques, des relations économiques, et des échanges socio-culturels. Les flux transfrontaliers, commerciaux et humains, sont au centre des relations internationales et des négociations entre États. Les murs frontaliers façonnent les interactions entre les États, organisations et individus.

Il est clair que les murs sont devevnus une réponse normalisée à l’insécurité. Les murs redéfinissent les lignes frontalières à travers le monde, scellant et durcissant des frontières qui étaient autrefois poreuses et ouvertes. Ainsi, si la globalisation flouta les frontières, les murs les accentuent. Ces infrastructures doivent être analysées en termes d’efficacité et de coûts économiques, environnementaux et humains. Pourquoi construire des murs frontaliers s’ils ne résolvent pas les problématiques justifiant leur construction? Que devrait-on faire à la place? Quel est le rôle du monde académique et des chercheurs? Et de la société civile? Les impacts tangibles des murs frontaliers sur les sociétés, économies et écosystèmes locaux, sur les flux migratoires mondiaux et sur les politiques nationales demandent également à être analysés.

Disciplines concernées : Science politique, Géographie, Anthropologie, Sociologie, Droit, Économie, Art, Design, Biologie, Études environnementales, Études de genre, Zoologie, Médecine (cette liste est suggestive et non exhaustive).

Membres du comité scientifique : Élisabeth Vallet (Chaire Raoul-Dandurand, UQAM – Canada), Anne-Laure Amilhat-Szary (Géographie, Université Joseph Fourier – France), Andréanne Bissonnette (Chaire Raoul-Dandurand, UQAM – Canada), Emmanuel Brunet-Jailly (Borders in Globalization, University of Victoria – Canada), Irasema Coronado (Science politique, University of Texas at El Paso – USA), Cristina Del Biaggio (Géographie, Université Grenobles Alpes – France), Reece Jones (Géographie, University of Hawaii – USA), Kenneth D. Madsen (Géographie, The Ohio State University – USA), Said Saddiki (Droit, Al-Ain University of Science and Technology – EAU).

Les étudiants et étudiantes sont encouragé.e.s à soumettre une proposition de communication

Thème 1. Pourquoi les murs frontaliers

Thème 2. Impacts des murs
Thème 3. Aspects juridique et légal des murs
Thème 4. Coûts et économies des murs
Thème 5. Violence des murs
Thème 6. Alternatives aux murs

Thème 7. Murs et zones frontalières

Thème 8. Murs et relations internationales/systèmes régionaux

Date limite pour proposer une communication : 31 mars 2018
(pour les panels et les présentations par affiche)

Veuillez noter que les propositions de communication peuvent être considérées à la fois pour les panels et pour les présentations par affiche

Proposition de communication : veuillez inclure les informations suivantes (300 mots)
· Nom des auteurs
· Titres et affiliations institutionnelles
· Contact: téléphone, fax, email, adresse postale
· Titre de la communication
· Résumé: sujet, cadre empirique, approche analytique, thème (300 mots)
Langues : Les propositions peuvent être soumises en français, en anglais et en espagnol. Par contre, la conférence se tiendra en français et en anglais.

Dates importantes:

  • 31 mars 2018 : date limite pour soumettre une proposition de communication
  • 15 mai 2018 : sélection des propositions et notification aux personnes concernées
  • 15 août 2018 : soumission des papiers aux organisateurs du colloque
  • 27-28 septembre 2018 : Colloque à Montréal

Veuillez faire parvenir votre proposition en format Word à Elisabeth Vallet à l’UQAM par courriel à l’adresse suivante : [email protected]

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