Soutenance de thèse de Pascal Ramdé

Débute à 

Local B-328
90, avenue Vincent-d'Indy
Montréal (QC) Canada  H2V 2S9

Titre : Les politiques universitaires en Afrique subsaharienne entre le global et le local : appropriation de la réforme licence-master-doctorat par les acteurs au Burkina Faso

Date : 28 juin 2017

Lieu : 
Pavillon Marie-Victorin (Local B-328)

Heure : 10 h

Jury :

    • Président-rapporteur : Kamanzi, Canisius
    • Directeur de recherche : Lapointe, Pierre
    • Codirecteur de recherche : Dembélé, Martial
    • Membre du jury : Loiola, Francisco
    • Examinatrice externe : Paré-Kaboré, Afsata
      Professeure titulaire
      Université de Koudougou
    • Représentant de la doyenne : Serge Larivée

Prière de se présenter à la salle indiquée 10 minutes avant le début de la séance.

Résumé :

Les universités en Afrique doivent relever le double défi de former les ressources humaines nécessaires au développement local et de s’adapter à un environnement marqué par l’internationalisation de l’enseignement supérieur (Teferra & Greijn, 2010) et le transfert des politiques éducatives (Steiner-Khamsi & Waldow, 2012). Ainsi, les pays d’Afrique subsaharienne francophone ont décidé depuis 2006 d’aligner leurs institutions d’enseignement supérieur sur le Processus de Bologne, considéré comme la plus grande réforme de l’enseignement supérieur de la fin du 20e siècle, en adoptant une politique dite « réforme Licence-Master-Doctorat (LMD) ». Plusieurs pays de cette région de l’Afrique, dont le Burkina Faso, connaissent des crises dans leur système d’enseignement supérieur qui nécessitaient de fait des réformes. Notre recherche, suscitée par l’importance du rôle joué par les acteurs dans la mise en œuvre d’une politique publique, examine l’implication de ces derniers dans l’implantation de la réforme LMD au Burkina Faso en répondant à cette question principale : comment les acteurs de l’enseignement supérieur s’approprient-ils les changements induits par la réforme LMD ? 

À partir d’un cadre théorique articulé sur la sociologie de l’action publique (Hassenteufel, 2011), l’appropriation de la réforme LMD, conçue comme un processus à trois dimensions (interprétations, attitudes et comportements) est analysée comme la résultante des interactions contextualisées entre quatre catégories d’acteurs (étudiants, enseignants, administrateurs et personnel administratif et technique), pour répondre à six questions spécifiques : comment les acteurs interprètent-ils la réforme ? Quelles sont leurs attitudes à son égard ? Quels sont leurs comportements envers la réforme ? Y a-t-il une relation entre les interprétations, les attitudes et les comportements des acteurs ? Comment peut-on caractériser le système d’action concret entretenu par les acteurs autour de la réforme ? Enfin, quels sont les changements effectifs perçus par les acteurs ? La méthodologie comprend principalement une enquête par questionnaire administrée à 531 étudiants et à 37 enseignants et 27 entrevues réalisées auprès de 7 étudiants, 4 enseignants, 11 administrateurs et 5 membres du personnel administratif et technique.

Les résultats mettent en évidence que chaque catégorie d’acteurs a interprété la réforme LMD à travers le prisme de ses intérêts cristallisés autour d’une forte attente de réformes de l’enseignement supérieur. Toutes les catégories d’acteurs adhèrent globalement à la réforme LMD et la soutiennent, malgré quelques réserves ou résistances liées aux conditions de son implantation. Les comportements des acteurs sont corrélés positivement à leurs interprétations et à leurs attitudes et sont liés aux phases de leurs préoccupations. En outre, l’évaluation des dimensions de l’appropriation chez les étudiants est reliée au genre, au programme d’études et surtout à la cohorte. Par ailleurs, l’analyse du système d’action concret met en exergue des relations de pouvoir entre les catégories d’acteurs dans un contexte marqué par des zones d’incertitude et la rareté des ressources financières et matérielles. Enfin, les changements effectifs perçus par les acteurs varient d’une catégorie à l’autre et ne coïncident pas totalement avec ceux qui étaient attendus de la réforme de façon formelle dans les documents officiels ou selon les interprétations des acteurs.

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